miroir O mon beau miroir.. dis moi pourquoi …

… Mon épuisette n’est pas assez grande???

 

Cette après-midi on termine plus tôt que prévu, et comme par hasard le matériel de pêche est dans le coffre. Ni une ni deux je me prépare et en route pour se détendre une paire d’heures…

Sur le chemin, je devine des orages monstrueux sur les Cévennes. et les orages filent vers le sud à l’image radar. Rebrousser chemin? Le vent plie les feuilles des aulnes, les ciel devient pourpre et l’air flaire l’orage. Je me pose une montagne de questions existentielles sur oui ou non aller quand même à la pêche et me voilà déjà au bord de l’eau.

La rivière est belle, un banc de brèmes se prélasse entre les herbiers. À ma gauche, deux barbeaux semblent faire des « mamours » je ne cherche pas à les pêcher. Au loin l’orage gronde comme un roulement de tambour. Le ciel vire au noir d’encre et les premières gouttes de pluie viennent crever la surface. Je sais que je vais me prendre une saucée et je me rapproche de grands massifs arbustifs qui bordent la berge.

Hop, je rajoute ma pointe de 1.20m de 30/100°, mon chiro rouge fétiche sur H 4 mer et je rentre en mode « traque ». Je trouve rapidement quelques petites carpes qui refuseront mon imitation (refus lié au diamètre du fil c’est sur). La pluie s’accélère, ce n’est pas encore de l’orage mais ça tourne au vinaire (content d’avoir mon grand chapeau). Et là que vois-je entre les herbier entrain de retourner le sable? Une jolie carpe cuir….

Je bloque la respiration, je la fixe et plof la nymphe descend doucement… la carpe édcolle du fond, intercepte la nymphe en pleine eau… là recrache dessuite et la reprend délicatement du bout de levres. BAM ferrage bien dosé. Le tracteur prend le large, comme d’habitude lentement dans un premier temps puis comme une furie! Le frein distille la mélodie du bonheur, elle arrêtera son rush environ 5/6 m avant le backing. Ensuite elle vient tourner en rond à 4/5m de moi dans les herbiers. Combat court et intense.

La pluie tombe maintenant très fort et le tonnerre gronde comme dans un concert : entre les éclair et le tonerre je compte des intervalles de 4/5s seconde! Ca tombe pas loin… la belle glisse dans l ‘épuisette, c’est ma première miroir à la mouche je jubile. Sous la pluie battante je fais trois photos et hop la belle retourne rejoindre les abysses!

 

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Première Carpe Miroir à la mouche (photo : FONTANELLI Julien 2010)

 

La pluie tombe, tombe, des éclairs dans tous les sens. Je me cale dans un taillis (voir la photo avec la carpe ci-dessus pour l’endroit). Et là c’est contemplation du spectacle… La rivière bouillonne sous l’effet de l’orage, c’est superbe. Ce que je ressent à ce moment là, je sais pas mètre de mots dessus. Je repense même à un passage du testament d’un pêcheur à la mouche quand l’auteur bivouaque au bord d’un ruisseau. C’est beau….

La pluie commence à faiblir et je me décide à prendre le chemin du retour… je suis comblé par la carpe miroir mais je ne savais pas ce qui m’attendais encore! 150m en amont en suivant le chemin, je remarque une nuage de limon dans un herbier aquatique. Je rechausse les lunettes polarisantes et là que vois-je? Une superbe carpe miroir qui se gave de tout ce qu’elle trouve.

Le chiro rouge va faire l’affaire, elle fouine à la recherche de larves. Mes premiers passages sont mauvais. C’est à dire que c’est très difficile de faire passer la nymphe dans cet herbier; Et finalement arrive le bon posé. La nymphe plonge et se pose 20/30 cm devant la carpe. Nous somme dans environ 50cm d’eau et pour le fun je suis calé dans un roncier (pas malin). Micro animation, donner à cette imitation là bas en bas, nouée à un câble de 30/100° un soubresaut de vie.

 

La carpe lève la tête et avance sur la mouche. Je décolle la nymphe du fond et slurps elle aspire… Deuxième BAMMMM explosion aquatique… départ sans nom, c’est ahurissant! Je dévalle le roncier (ça y est waders troués aux fesses, je vais réparer par dedans). Le frein chante … je serre mais rien ne semble arrêter la carpe. Ce coup ci c’est du très très lourd je crois.

Pendant 15 minutes environ je n’arrive pas à contrôler les rush du poisson. Tout ce que j’arrive à faire c’est essayer d’éviter les obstacles. De mémoire de pêcheur, c’est le combat le plus intense que je livre à ce moment là. La canne est vraiment à la limite, c’est pas la carpe qui fatigue c’est mes bras, totalement ahurissant sur une canne à mouche! Merci le 30/100°, et le prochaine qui m’annonce que le Kamoufil ne vaut pas un pet de lapin, je l’amène à la pêche voir de ses propres yeux.

Puis elle commence à « se fatiguer ». A plusieurs reprises je présente l’épuisette et là c’est la même musique… dès qu’elle devine le filet elle détale jusqu’au backing, punaise quelle belle musique que celle du cliquet ziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…….. Finalement elle revient sur moi toujours vaillante comme un catcheur qui sors sur le ring. Je décide d’écourter au mieux le combat. Quand elle passe à la verticale de ma canne, je tente d’amener sa tête à proximité de la surface pour la fatiguer. Exercice difficile mais finalement j’arrive à faire émerger sa tête avec le frein serré en limite du 30/100°.

Et mince elle est énorme et ne rentre pas dans l’épuisette par le côté… Grrrrrrrrrrrrrrrrrr, je change d’approche et je fais passer sa tête en premier. Elle est là enfin devant moi, superbe, énorme, magnifique… 3 photos vite vite je ne veux pas qu’elle s’épusise et là voilà qui glisse comme une bombe sous l’eau….

 

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Epuisette pas assez grande mon frère (photo : FONTANELLI Julien 2010)

 

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Et voilà, je sais je suis stressé sur la photo! Éprouvant la carpe à la mouche
(photo : FONTANELLI Julien 2010)

Le soleil perce les nuages et la rivière baigne dans un superbe soleil… au loin on devine le grondement du tonnerre. Drôle d’ambiance, drôle de sensations. Le bonheur c’est ça?

Merci de m’avoir lu jusque là!

 

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