Carpe Koï en Nymphe à Vue : la légende du Bubulle!

Bonjour,

 

Hier promendase… petit arrêt. Je chausse le lunette polarisantes… superbe, les gros chevesnes sont en bordure en mangent comme des chancres. Ni une, ni deux je saute dans les waders, je monte la loop soie de 7, Bdl 50/40/30 et 1m de 20/100°, petit streamer sangsue noir et zou… Deux gros chevesnes dans la raquette.

Je continue à longer la berge lorsque je fais partir un troupeau de carpes toutes grosses comme le bras. Punaise je sais qu’elles sont difficiles à cet endroit (dans cette zone les grosses n’ont jamais voulu de mes mouches). Je sors le 28/100° fluoro carbone que j’aboute au 30/100° de mon bdl (je garde le reste en kaoufil pour garder de l’élasticité). Hop streamer noir lapin avec bille tungstène et zou je pars en chasse.

Je retrouve les carpes très affairées dans un herbier. Je prend le temps d’observer… Bigre au milieu il y en a une balaise entièrement rouge. Allez j’approche doucement dans les roseaux, 3 faux lancer et plouf la mouche se pose à 8m. Les poissons sont là, la sangsue passe pile devant le troupeau de carpes. Elles regardent l’imitation, monté des nerfs une s’approche. Elle « renifle » la mouche et c’est la panique elles partent toutes vers la berge d’en face… Grrrrrrrrrrrrrrrrr

Je change de mouche, va pour le maïs montage cheveu… même scénario, même punition! Je visais la grosse rouge, c’est elle qui est venue voir et bam elle a fait partir tout le monde. Bon raisonnons : L’approche est bonne je ne fais pas partir les poissons en m’approchant, idem pour le posé en cloche, le problème vient de la mouche ou d’un diamètre de fil important. Pour la petit histoire je suis dans une zone très pêchée aux leurres et par les compétiteurs au coup qui viennent s’entrainer.

C’est une tanche qui me met sur la voie de la bonne mouche. A deux reprises elle vient manger des vers de vase (ou assimilé) rouges en bordure! Bigre c’est bon j’ai trouvé. Je sors de ma boite une nymphe rouge en vynil rib sur Hameçon mer courbe de 4 (désolé Hugues) et hop je me remet en chasse. 150m plus haut je retrouve le troupeau de carpes (faciles avec un bubulle de 10/12 Kg au milieu).

Elles sont très nerveuses, mes deux tentatives échouées et la période de reproduction = cocktail détonant. Elles s’approchent de moi, elles sont dans un couloir d’herbier à 5 m environ sous 1.5 m d’eau (je connais bien le fond à cet endroit). Allez zou, une prière, une grosse pensée à la Koï d’Etienne et j’expédie la soie dans le couloir formé par les herbiers. La pointe de la soie se pose pile sur l’herbe affleurant en surface, le reste du bdl se pose en cloche… Nickel, le coeur est à 200 pulsations. Je vois le chiro rouge plonger (merci à sa bille laiton pour le suivi), la nymphe se pose dans la vase. Le troupeau est à 1m, que des monstres… ça va péter! Les trois premières passent lentement, la grosse Koï rouge est à 50cm de la nymphe à 10 cm du fond…

Avec le poignet je décolle le chiro du fond en le tricotant lentement, comme une larve se débattant. Effet imédiat, la torpille rouge se jette dessus, écarte les ouies… et slurps elle aspire. Je me redresse comme un ressort et bam ferrage. Elle est pendue, celle là elle part dessuite à fond de ses nageoires. Impressionnant là je suis sur de la décrocher tellement elle déménage. Et c’est partis pour 20 minutes de bonheur à 20 de tension entres les herbiers. Je suis aux anges, je jubile c’est l’extase…. Elle sonde comme une malade, fonce dans tous les sens et me met à trois reprises sur le backing (et pas pour semblant). Je la suis comme je peux le long de la berge entre les hautes herbes. Au bout d’un petit quart d’heure sur les nerfs (je vous jure c’est usant) elle commence à montrer des signes de faiblesse et tourne en rond.

Le moment est venu, je me met à l’eau. Cette action l’affole et elle repart comme une dingue…. je la bride comme un taré en limite de backing et elle revient à tout vitesse vers moi. Ca y est, elle est là, la jonction soie/ BDL rentre dans l’anneau de tête et encore une foi la souplesse de la canne (j’adore cette nouille) amortis les derniers coups de têtes violents. Je n’ai que la petite épuisette, je coince sa tête dedans et hop me voilà dans l’herbe… Quel monstre, quelle beauté, quel poisson! je suis tout ému… quelques photos et la belle retourne à l’eau.

Je l’aide à se ré-oxygéner, elle est pas pressée! Puis lentement elle file vers les profondeurs, je la suis des yeux sur 50 m environ puis elle disparait se remettre de ses émotions! Je suis heureux, c’est des moments comme ça qui font que j’adore la pêche à la mouche. Des défis, des rencontres du troisième type…. cette communion avec les éléments. Je me pose dans l’herbe et là je réalise ce que je viens de vivre. Mais ce que j’ai ressenti à ce moment là je ne sais pas le raconter!

 

Place aux images :

 

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Carpe Koï en Nymphe à Vue (photo : JFONTANELLI mai 2010)

 

 

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Là je crois que je viens de réaliser!!! (photo : JFONTANELLI mai 2010)

 

 

Un rêve vient de se réaliser…

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