Carpes au streamer… le bonheur n’est pas très loin!

Bonjour,

Premières grosses chaleurs et fin d’année assez épuisante… En y réfléchissant quelques minutes c’est le cocktail idéal pour aller faire une bonne sortie sur des carpes à la mouche non? Allez, en route les cannes dans le coffre, vérification du bas de ligne et j’avale quelques kilomètres. Aujourd’hui changement de milieu, je vais dans un coin indiqué par une connaissance. pas mal de partir vers l’inconnu, ne pas savoir ce que l’on va trouer. J’arrive à proximité, j’enfile les waders et je noue ma pointe d’environ 1.50 m en 30/100° fluoro carbone. Au bout streamer noir en marabout non plombé sur H 6 carpe et en route.

J’arrive au bord de l’eau, quelle chaleur! Mais je découvre rapidement des poissons qui se dorent au soleil. Mes premiers essais le long des berges se soldent par des échecs… Le poissons sont proche de la surface et c’est très dur de les approcher sans les faire fuir. je remonte la berge sur 300 m environ et je découvre en face de moi un groupe de 5/6 carpes qui font la sieste. Je m’avance tout doucement dans l’eau (pas de recul depuis la berge pour lancer) et j’attaque le poisson de tête. Premier passage rien… le poisson ne bouge pas! Je décide de poser plus près du poisson (qui semble assez gros tout de même). Plouf à 10 m devant moi, la carpe réagit instantanément et avale goulument la sangsue, démarrage en trombe sur la droite… Le frein chante, je commence à le serrer progressivement et là énorme coup de tête et la ligne se détend… drôle de sensation de perdre un si beau poisson! Je ramène et le constat est sans appel le 30/100° à cassé… Branche? Rocher?

Je regagne la berge, je noue une autre sangsue bien décidé à en découdre encore! Une centaine de mètres plus haut je retrouve un groupe de carpe qui se dore à la limite de l’ombre d’un Aulne. Je suis à environ 12 m des poissons… Je suis pas un champion du lancer à la mouche mais je vais tenter! Le streamer se pose dans le cône de vision du poisson de tête qui vient goulument aspirer l’imitation 10 cm sous la surface de l’eau! Ferrage et départ explosif sur la gauche, le poisson file en pleine eau… ouf! je me calme et je commence à fatiguer le poisson qui fera trois rush assez violents en limite de backing! Au bout d’un gros quart d’heure le poisson arrive près de moi, je sors l’épuisette et là je manœuvre pour glisser la belle carpe miroir dans le filet! Quel beau poisson! Je devine des boutons nuptiaux… bon c’est pas que mais je vais vite te rendre à ton élément. Le poisson glisse lentement et s’en va très calmement.  

 

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Mise à l’épuisette (photo : FONTANELLI Julien 2011)

 

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Un petit portait… d’accord je regarde à côté! (photo : FONTANELLI Julien 2011)


Je regagne la berge et je refais ma pointe. Je devine au fond un énorme amas de branchages sous de gros aulnes. Je troque le 30/100° pour du 35/100° fluoro on est jamais assez prudent! Je commence à m’avancer de la zone, je traverse tel un sioux un énorme roncier (je crois que je vais percer les waders) etje commence glisser le long de la berge pour arriver au milieu des branchages déposés par les crues. La berge est glissante et la situation est plus qu’inconfortable. Je regarde sur la ma droite et là comme par magie je découvre une quinzaine de carpes de toutes les tailles qui font la sieste entre les branches immergées! Mon coeur s’emballe le spectacle est magnifique. C’est le style d’endroit que j’adore! le style de zone que mes amis moucheurs me laissent pêcher et où ils n’osent pas tremper leurs nymphes.

Ca s’annonce assez compliqué : des grosses branches immergées et des poissons partout. Donc il faut piquer un poisson en limites des branches et le faire partir vers le large. Je détache mon sac à dos pour être à l’aise, je croche l’épuisette à la ceinture du waders et je commence à m’avancer au dessus de l’eau. Je progresse sur une branche qui s’avance à l’horizontale au dessus de l’eau. Je me retrouve à 3 m environs des poissons, quel spectacle! Je repère une grosse carpe commune qui se démarque des autres, ça va être ma cible! J’observe une grosse demie heure le coeur battant les poissons en essayant de trouver une solution… puis les poissons commencent à bouger doucement… comme si ils avaient deviné quelque chose! Je vois deux énormes carpes qui s’avancent vers moi, je prépare mon lancer arbalète, je calcule bien et hop mon streamer descend et se pose sur une branche immergée… premier essai rien! Je recommence… et là la magie opère! Le gros poisson de tête remonte doucement le long de la racine, se penche au dessus de la mouche! mes doigts se crispent et hop le poisson bascule et je le vois aspirer, ferrage musclé!!!

Et là ça s’annonce très mal, le poisson passe sous la branche puis prend le large… la soie file puis s’arrête! Je sens que ça gigote au bout, mais pour combien de temps? En général ce style de situation c’est la casse assurée! Je saute à l’eau pas très optimiste, je fais passer la canne sous la branche croyant que je vais perdre le poisson. Je relève la canne et je me rend compte que ça bouge encore au bout… je donne un tour de manivelle et c’est un démarrage d’anthologie qui se produit! Le cliquet de moulinet hurle comme un moteur qui s’emballe. Je commence à serrer le frein et pendant ce temps je vois le backing qui file dans les anneaux, là c’est sérieux!

Je commence à chercher à contrôler le poisson… surtout pour pas qu’il aille se faufiler dans des branches immergées. Ca tourne dans tous les sens, je ramène et ça redécolle… le moulinet hurle même le frein bien serré, je me régale! Elle se faufile dans des herbiers à une trentaine de mètre et là je fais la prière du pêcheur!  Je sens que ça « gratte » dans la canne, c’est le fil qui passe dans les plantes aquatiques, je tremble… Puis un grand à-coup et la ligne se détend… je me dis que j’ai cassé ou décroché le poisson! Et bien non ça redémarre, c’est juste le fil qui a sectionné les herbes aquatiques, je respire!

Il faudra environ vingt grosses minutes à partir de ce moment là pour que j’aperçoive enfin la tête du poisson hors de l’eau… Enorme! je glisse mon épuisette au fond de l’eau pour ne pas faire peur au poisson et là relever quand il passera. Et là c’est une « danse » qui s’opère entre la carpe et moi vas-y que je te tourne autour que je redémarre vers le large… Finalement je glisse le poisson dans les mailles de l’épuisette… Etienne l’épuisette est trop petite gsdgfeghfqzejhfhzer!!!! Bref je coince sa tête et j’admire : c’est une magnifique commune ultra musclée. Hop quelques photos dans des conditions délicates et le poisson regagne son élément!

 

Grosse Commune juin2011

 

Je crois que le poisson est pas mal… En fait c’est ma plus grosse carpe commune à la mouche!!! (photo : FONTANELLI Julien 2011)

 

J’ai les bras en feu, j’ai mal à l’épaule, quel combat, dommage j’aurai aimé ne pas être seul et montrer ça à quelqu’un! J’espère que les quelques lignes que je viens de taper vous auront permis tout de même de « partager » les émotions. Je remonte la berge, heureux… comblé… détendu! Finalement comme je dis souvent le bonheur n’est pas si loin que ça, vous en pensez quoi?

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