Premier silure à la mouche !
(Deux ans que je l’attendais celui-là…)
Tout a commencé au bord du Rhône en mai 2011. J’avais croisé un silure énorme qui avait littéralement englouti une imitation d’écrevisse en marabout… Je n’avais pas pu le sortir, il était rapidement devenu le baron de la situation (Bon Ok j’étais en soie de 7, 30/100° en pointe… lalalalère).
Bref depuis j’en rêve de ce poisson… Heureusement que l’on trouve quelques informations sur internent à son sujet, ça aide à y croire !
Cette après-midi direction une zone inexplorée avec Etienne, grosse mission jungle en perspective. Le niveau de l’eau est très haut, environ 50 à 60 cm de plus qu’en plein été… progression vraiment pas facile. On va encore se transformer en sangliers ! On commence par attaquer quelques très grosses carpes le long des bordures. Des poissons énormes qui profitent de la petite montée des eaux pour venir « brouter » des zones inhabituelles, mais rien à faire elles sont très alertes.
Nous marchons et marchons encore : ronces, orties, marécages, trous de castors, trous de sangliers, branches enchevêtrées… C’est vraiment l’anarchie la plus totale dans ces sous-bois ! A croire que les dernières pluies ont transformé la zone en annexe de la forêt tropicale. Nous tenterons quelques poissons, mais avec le débit c’est très dur de présenter correctement nos mouches.
Nous arrivons (enfin) après environ 3km de jungle et de boue sur une zone plus calme qui inspire rapidement confiance. Mais là aussi, dur d’entrevoir des poissons… l’eau est trouble et la végétation rivulaire très dense. Après environ 300m de progression je repère un silure sous des branches que je montre à Etienne.. franchement à ce moment-là je ne pense pas le pêcher il me semble inattaquable : un gros courant, une dizaine de branches sous l’eau entre le poisson et nous. Bref je lâche l’affaire… Etienne lui reste là, décidé d’en découdre avec ces étranges poissons.
Finalement au bout d’1/2heure de progression je retourne sur mes traces pour voir où il en est avec ces poissons ! Je le retrouve en train de faire du débroussaillage au-dessus des silures qui continuent de se la couler douce sous leurs branches. Gremememememegnenenene… il en faut pas plus pour me décider : deux longueurs de canne de 40/100° car il y a un poisson qui dépasse largement les 1.3 m.. et premiers essais avec une grosse imitation d’écrevisse… Et bien de là où je suis impossible de voir les poissons. Faut dire que nous sommes tous les deux dans les fourrés et nous ne voulons pas trop bouger… C’est donc Etienne qui me guide, je pêche en aveugle !!! Et bien déjà vous dire que de passer un streamer sous ces BIP de branches sans rien voir, ça a été une grosse galère.
Rien à faire, l’imitation est trop légère… je passe sur du très lourd : une imitation de crabe pour le permit sur du 1/0, miam, quelle bouchée ! Et mince, nos derniers mouvements ont dû alerter les silures…. Ils ne sont plus là ! Ahhh si, ils se sont mis légèrement en retrait à l’arrière des souches… deux petits et les gros dessous. On reprend le même manège : Etienne me guide vu qu’il ets placé légèrement au-dessus, je passe entre les branches, encore de la haute couture, et voilà le crabe qui s’enfonce dans plus de 1m d’eau.
Et là pour tout dire j’ai encore les mains qui vibrent : en visant à l’aveugle le gros poisson de tête, je vois surgir une énorme bouche blanche qui avale comme une bombe le crabe…. S’en suis un démarrage en trombe vers les souches qui arrache la canne des mains ! C’est géant, je hurle comme un fou… deux ans que j’attends ce moment-là… ni une ni deux je saute à l’eau pour suivre le poisson et le déloger des racines immergées. Je passe la canne sous l’eau entre les branches et là c’est le bonheur. Le poisson se décale vers le large et sonde vers le fond de la rivière. Il ne vas pas partir très loin, juste à 5 ou 6 mètres.. Mais quel plaisir que de décoller cette bestiole du fond ! Après quelques sueurs et un énorme moment de plaisir intense je glisse enfin le silure dans l’épuisette. Il n’est pas énorme, mais alors c’est mon premier à la mouche : C’EST POSSIBLE ! Et en plus dans des conditions de fous : loin de tout, dans les fourrés les plus impénétrables et guidé par une tierce personne.. Une pêche en aveugle !
Premier silure à la mouche ! (Photo : ROCHER Etienne 2013)
Je passe l’appréhension de tenir un tel poisson dans mes bras, quelques photos et hop retour vers les profondeurs ! C’était le plus petit de la bande, mais quel plaisir !
Géant… A refaire très très vite, la série commence… Bientôt une petit vidéo !
FONTANELLI Julien
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