Tu me passes ta limace?

Tu me passes ta limace?

Avril avril… saison des amours pour nos belles carpes, saison de la bourre des peupliers. Bref la saison où elles sont supers dures à décider. Mais à force de persévérance et de traque on termine toujours par trouver des poissons actifs… Et ceux là rien ne les dérange en cette saison, à croire que l’on pourrait hurler à côté elle prendraient encore nos mouches.

Mais pourquoi je viens vous dire ça? Parce que la carpe de cette après-midi  confirme encore cette théorie du : je suis dans les mamours et entre deux je ripaille comme durant un bon banquet.

Aujourd’hui j’avais comme une grosse envie d’épines, de boue, d’arbres… de coins bien sauvages quoi! Mais le hic c’est qu’après de nombreuses péripéties épineuses je n’avais encore pas réussi à approcher correctement une de ces dames. C’est comme si la rivière était vide de toute vie. Après quelques centaines de mètres de pure jungle je décide de traverser pour aller voir ce qui se passe sur la berge d’en face (ou plutôt dessous je connais ces diablesses).

Et là pendant que je traverse j’entends de gros SLURPPPSSSS le long de la berge d’en face avec de gros remous. A droite ça saute dans les branches. bingo elles sont là les filles. Et ce gros slurps, c’est une bande de 3/4 mémère qui raclent les berges. Et oui ça faisait longtemps que j’avais pas vu ça, mais par moments nos amies les carpes sont capables d’aller dénicher leur nourriture en dehors de l’eau : sur les feuilles de nénuphar, sur les branches à proximité de l’eau… impressionnant! Je me souviens encore de cette carpe folle que j’avais prise en posant en plein hiver un streamer noir en lapin à la limite berge / rivière… Bref un truc de fou!

Je m’approche comme un sioux par la rivière de la zone, des branches de partout impossible de lancer… ET là je marche sur une branche sous l’eau et dans un superbe « crrrraaaaaccccc » elle casse! Je peste, je rage… je me dis que tout est foutu! A ce moment là devant moi deux mémères se pointent. Celle de tête ne semble pas du tout perturbée, elle est entrain de « mastiquer » quelque chose… Ni un ni deux je lui présente ce que j’ai de monté sur ma pointe, un gros chiro rouge avec thorax en dubbing noir. Grosse accélération et elle l’aspire goulument, j’en suis tellement surpris que je ne ferre pas de suite… je réagis enfin par un ferrage bien propre, PENNNNDDDDDUUUUU!

A ce moment là sa première réaction et de faire un tour sur elle même et de cracher dans l’eau l’objet de ses masticages effrénés : une énorme limace blanche et noire transformée en bouillie… hummmmmmmm…. Après ça gros départ tout en muscle vers le large, que c’est bon. A droite, à gauche, des démarrage bien profonds.. c’est extra. La canne est extra pour ça, une bonne cation bien profonde…. surtout pas de pointe je casserai sur de tel rush (comme quoi une bonne action intermédiaire destinée au saumon c’est le top). Après dix bonnes minutes de tête à tête la voilà qui glisse dans l’épuisette (petit stress à cause du 24/100ème et du beau rostre de la dame).

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Beau front non?

(Photo : FONTANELLI Julien 2015 D700 + 24 mm 2.8D)

Deux photos et un rapide retour à l’eau!!! Vite j’ai des limaces à aller ramasser moi môssieur!!!

 

FONTANELLI Julien

Un commentaire.

  1. Super conte rendu. Bravo.
    Je connais très bien le brochet à la mouche (et aux leurres) et depuis quelques semaines je me prépare pour la découverte de la carpe à la mouche.
    Vous avez trop bien rendu les émotions éprouvées que j’en suis encore plus impatient de faire mes premières prises.

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